Lutte contre le populisme : les experts proposent des stratégies !
Le 9 mars 2025, le professeur Oliver Treib élabore des stratégies contre le populisme et son influence sur les élections fédérales.

Lutte contre le populisme : les experts proposent des stratégies !
Le 9 mars 2025, le débat sur l’influence croissante des partis populistes et d’extrême droite en Allemagne deviendra de plus en plus urgent. Dans une interview avec uni-muenster.de discute du professeur Oliver et des stratégies visant à contrecarrer ces tendances. Comme dans de nombreux autres pays européens, les partis populistes estiment que les élites ignorent les besoins de la population. Ce discours, qui attire les électeurs et accroît l’incertitude, pourrait avoir un impact significatif sur la prochaine campagne électorale fédérale.
Afin de contrecarrer les courants populistes, diverses approches sont discutées. Cela inclut l’idée d’une démocratie défensive qui comprend des mesures juridiques contre les ennemis de la démocratie, telles que l’interdiction des partis. Une autre approche importante est ce que l’on appelle le pare-feu, un engagement personnel à nous défendre résolument contre l’extrémisme de droite. Malgré ces stratégies, leur efficacité reste controversée, d’autant plus qu’un accord sur une campagne électorale équitable n’a pas été signé par l’AfD et le BSW en décembre.
Les effets du changement politique
Le paysage politique a changé ces derniers mois. Le 30 janvier 2025, une motion a été approuvée au Bundestag allemand, qui a été adoptée avec le soutien de l'AfD. Ce vote est considéré comme un tournant car il brise le tabou vieux de plusieurs décennies consistant à exclure la droite radicale de l’action politique cruciale. Cette évolution a conduit à des manifestations devant le siège de la CDU à Berlin, où des centaines de personnes ont protesté contre cette dépendance. the-berliner.com signalé.
Suite à cette demande, le leader de la CDU, Friedrich Merz, a présenté un plan de migration strict en cinq points qui comprend des mesures telles que le rejet des demandes d'asile et l'augmentation des expulsions. Cela est perçu par de nombreux observateurs comme une tentative d’adapter sa propre politique à celle de l’AfD, qui a déjà accusé la CDU de copier son agenda. Le chancelier fédéral Olaf Scholz (SPD) a critiqué cette coopération et a clairement indiqué que les partis démocrates ne devaient pas coopérer avec la droite radicale.
Les causes du populisme de droite
Les raisons de la montée des partis populistes sont diverses. boeckler.de montre que les ressentiments antidémocratiques et racistes augmentent dans la société allemande. En particulier, des crises telles que la pandémie du coronavirus et la guerre en Ukraine ont donné à des groupes populistes de droite l’occasion d’attiser les peurs et de les exploiter à leurs propres fins. Une analyse de la Fondation Hans Böckler révèle que les attitudes antidémocratiques sont également répandues au sein de la société.
Les facteurs sociaux et économiques jouent également un rôle crucial. Les personnes issues de milieux socialement défavorisés et les classes moyennes en particulier se montrent plus sensibles aux idéologies populistes. L’augmentation des inégalités en Allemagne et les inquiétudes concernant le déclin social renforcent ces tendances. Les données montrent que 14 % des personnes interrogées ont des niveaux élevés d'attitudes antidémocratiques. En outre, les salariés dont les conditions de travail sont médiocres sont plus susceptibles d’avoir de telles opinions, ce que des structures de négociation collective stables et la codétermination de l’entreprise peuvent favoriser.
Les décideurs politiques sont appelés à lutter contre les causes de la montée du populisme. Les sujets importants incluent la politique d'immigration, l'hébergement et l'intégration des immigrés et la lutte contre les inégalités entre l'Allemagne de l'Ouest et de l'Est. Les protestations de la société civile contre l’extrémisme de droite sont généralisées et leur impact sur les négociations de coalition reste incertain.
Dans l’ensemble, la situation actuelle montre clairement que la montée de l’AfD et des mouvements similaires n’est pas seulement un problème politique, mais qu’elle a des racines sociales plus profondes auxquelles il faut s’attaquer.