Arabie Saoudite : le climat passé révèle des mondes aquatiques mystérieux !
L'équipe de recherche de l'Institut Max Planck de Mayence reconstitue le climat de la péninsule arabique sur des millions d'années.

Arabie Saoudite : le climat passé révèle des mondes aquatiques mystérieux !
La péninsule arabique, souvent perçue comme un désert aride, recèle d’étonnants secrets climatiques de son passé. Une équipe de recherche dirigée par Institut Max Planck de chimie à Mayence a utilisé des analyses isotopiques pour reconstruire une image fascinante des changements climatiques dans cette région. Les résultats suggèrent que la région était humide et verte de manière récurrente il y a environ huit millions d'années, soutenue par des dépôts minéraux provenant de grottes de stalactites.
La collaboration avec la Commission saoudienne du patrimoine culturel et le ministère saoudien de la Culture a considérablement fait progresser la recherche. Cette collaboration vise à documenter les changements climatiques complexes survenus au cours des derniers millions d'années.
Aperçus climatiques du passé
La recherche montre que l’intérieur de l’Arabie Saoudite était caractérisé par une diversité de flore et de faune pendant les périodes humides. Les découvertes de fossiles montrent que même des animaux dépendants de l'eau, comme les crocodiles et les hippopotames, vivaient dans la région il y a environ 400 000 ans. Des études antérieures menées à Oman et au Yémen ont montré que des phases climatiques plus humides se sont produites il y a 1,1 million d'années.
La nouvelle étude récemment publiée dans Nature publié identifie plusieurs fenêtres pluvieuses sur une période plus longue et plus au nord que prévu initialement. Ces périodes ont favorisé la sédentarisation des animaux et des ancêtres humains, les pluies tropicales étant responsables des périodes riches en eau.
Le rôle de la paléoclimatologie
La reconstruction climatique fait partie de la paléoclimatologie, qui examine les conditions climatiques tout au long de l'histoire de la Terre à l'aide de données proxy provenant des archives climatiques. Cette science interdisciplinaire utilise les connaissances de divers domaines tels que la paléontologie, la paléogéographie et la météorologie pour formuler des déclarations fondées sur l'évolution climatique passée et future. Les méthodes de paléoclimatologie, comme la dendrochronologie et les carottes de glace, permettent d'analyser le climat en détail et de comprendre comment les changements planétaires affectent l'environnement.
L'analyse des stalactites (spéléothèmes) de sept grottes saoudiennes qui servent d'archives climatiques a identifié diverses périodes humides. Ces stalactites enregistrent les changements chimiques en corrélation avec les conditions climatiques. La période de fortes précipitations la plus ancienne remonte à environ 7,5 millions d’années.
De plus, la perte des précipitations de mousson au cours des derniers millions d’années constitue un facteur important dans la mesure où la ceinture de mousson s’est déplacée vers le sud. Ces changements sont liés au refroidissement de l'hémisphère Nord. Cependant, il reste difficile de savoir si le changement climatique d’origine humaine peut entraîner le retour de conditions climatiques plus humides dans la péninsule arabique.
Ces découvertes soulignent l'importance de la paléoclimatologie, qui non seulement ouvre une fenêtre sur l'histoire de la Terre, mais affine également notre compréhension des problèmes climatiques actuels et futurs. Les recherches actuelles pourraient fournir des informations cruciales pour prédire les évolutions climatiques futures.
En résumé, des recherches récentes montrent que la péninsule arabique a connu un passé diversifié et humide, façonné par l’influence des changements climatiques mondiaux. Grâce à des techniques innovantes et à l'interdisciplinarité, les scientifiques sont en mesure de dresser un tableau complet de l'évolution climatique et ainsi de mieux prévoir les évolutions futures possibles.